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Les enfants de Hùrin - John Ronald Reuel Tolkien
mardi 17 novembre 2009, par
Le pitch de l’éditeur
Des milliers d’années avant Le Seigneur des Anneaux, la Terre du Milieu est en proie aux luttes entre Morgoth, le premier Seigneur Ténébreux, et les Elfes, alliés aux Hommes. C’est contre Túrin et Niënor, les enfants de Húrin, que Morgoth va lancer une terrible malédiction, les contraignant à une vie malheureuse et errante, pour se venger du héros qui a osé le défier.
J’ai terminé de lire Les enfants de Hùrin (prononcer « ourine » , pas urin ou pire urine …les enfant de l’urine , remarquez ça fait penser à certains gniiii >_< ) donc voilà ma petite critique de l’oeuvre.
J’étais très impatient et en même temps très méfiant de m’attaquer à la lecture d’un « nouveau » Tokien.
J’avais en effet un très mauvais souvenir de la lecture du Silmarillion, non pas pour le contenu excellent mais pour la lourdeur de lecture car on sentait vraiment que le texte était remanié dans tous les sens et qu’on avait la plus affaire à un recueil de notes et d’essais qu’une unité. C’était très désagréable à lire, fourmillant de noms propres, de situations purement géographiques etc… il fallait plus étudier le texte que prendre plaisir à le lire. Enfin passons, tous ceux qui ont lu le Silmarillion me comprendrons je pens.
A noter que l’histoire de Tùrin, comme celle de Beren & Luthien à été aussi déclinée en poème épique à la Beowulf par Tolkien dans Les lais du Beleriand. (et non pas "Les laids du bas Lorient" que tout le monde connait malheureusement... ;o )
Mais revenons aux enfants de Hùrin, qui relate donc un passage du Silmarillion, le destin tragique de la descendance de Hùrin, centré surtout sur son fils Turin Turambar .
L’histoire se passe 6500 ans environs avant Le seigneur des anneaux, Morgoth le Valar déchu fait vivre un véritable enfer aux races « bonnes » des terres du milieu (imaginez Sauron en soit 1000 fois plus balèze) alors déchirée par la guerre.
Hùrin, grand héros humain est fait prisonnier par le maléfique prince du mal et lui jette une malédiction, enchaîné au sommet d’Angband il assistera à la perte de sa femme Morwen et de ses enfants : Turin son fils ainsi que ses filles Niënor et Lalaith.
Mais c’est surtout les aventures de Tùrin qui seront le fil conducteur de cette histoire. D’abord enfant, envoyé chez les elfes pour fuir l’invasion des terres de se ses parents par les orientaux maléfiques, puis tour à tour guerrier ami des elfes, bandit de grand chemin, forestier tueur d’orcs, général défenseur de la cité elfique troglodyte de Nargothrond, tueur du dragon Glaurung … partout ou son destin le mènera le suivra la malédiction de Morgoth et partout il sèmera mort, déception et tristesse dans son entourage, victime de son triste sort jusqu’à son autodestruction.
Mais je m’arrête là afin de ne point en divulguer trop.
Je ne le cacherai pas , je suis un grand fan de Tolkien et de son univers, Turin était l’un des personnages que j’avais le plus apprécié dans le Silmarillon par son coté Antihéros maudit et bourrin, à cent lieux des elfes immaculés qui roxent tout ou du paladinesque Aragorn !
J’ai ADORE redécouvrir ce « mythe », et je dis bien mythe car j’ai vraiment senti les références mythologiques chères à Tolkien tout au long du bouquin, nordiques d’abord avec la présence du wyrd scandinave, ce destin inéluctable qui s’acharne jusqu’à la fin sur un héros digne d’un Sigurd dans la saga Volsunga qui est a mon sens l’inspiration principale de l’auteur (la mort du dragon ressemble étrangement à la mort de Fafnir le Nibelung), puis classique avec les histoires de familles , l’inceste , le meurtre quasi fratricide , le suicide, la trahison … c’est noir, violent , immoral…une véritable tragédie grecque ou les personnages ont tout d’un Oreste, d’une Clytemnestre ou d’un Agamemnon et en plus ça finit TRES MAL ouaaaaaaiiiiiis !!!! no happy end !!! Enfin je n’ai pu m’empêcher de voir un soupçon de William Shakespear là dedans…
Que dire de plus hormis que les pages s’enchaînent très vite. C’est très fluide à la lecture et bien que le style soit ici un peu plus laconique que dans le Seigneur des Anneaux on retrouve avec bonheur le lyrisme mélancolico-tragique de Tolkien dans une mouture Darky bien loin des facéties hobbites.
Les moments clés du livre sont illustrés de mains de maître par le génial Alan Lee et enfin l’édition regroupe a la fin comme dans tout bon Tolkien qui se respecte son lot d’appendices de cartes et d’arbres généalogiques.
Je recommande donc la lecture de cet ouvrage à tout fan de Tolkien qui se respecte mais aussi au néophyte du genre car c’est là le point fort du livre à mon sens, c’est une œuvre indépendante, très accessible donc aux gens qui ne connaissent rien aux terres du milieu et beaucoup moins rebutante qu’un pavé de 1500 pages comme Le Seigneur des Anneaux.
Une bonne entrée en matière pour se pencher sur l’antiquité des terres du milieu.